Vivre son premier accouchement est toujours une expérience unique, pleine d’émotions et parfois d’imprévus. Pour moi, cette première grossesse a été marquée par la peur et l’incertitude. À seulement 29 semaines d’aménorrhée, j’ai été placée en menace d’accouchement prématuré, à cause de contractions douloureuses et rapprochées.
Cette situation m’a conduite à être hospitalisée pendant trois jours et à limiter mes déplacements au maximum, sans pour autant être totalement alitée. Heureusement, le traitement a porté ses fruits : les contractions persistaient, mais sans effet sur le col. Ce fut le début d’un accouchement déclenché sous surveillance, une expérience que je partage ici pour aider d’autres futures mamans à mieux comprendre ce qu’implique un déclenchement de l’accouchement.
Sommaire
J-2 : entre stress, attente et perte de confiance en la maternité
Vivre les derniers jours avant un accouchement déclenché peut être une véritable épreuve pour une future maman. Lors de mon dernier rendez-vous de suivi à la maternité, à l’approche du terme, la sage-femme constate que mon bébé commence à montrer des signes de fatigue. Elle me propose donc de revenir le lendemain matin pour évaluer si un déclenchement de l’accouchement est possible.
Le jour venu, je me rends au service des naissances, pleine d’appréhension et d’espoir. Pourtant, rien ne se passe comme prévu : on me fait attendre près de quatre heures sur une chaise inconfortable, avant qu’on daigne enfin m’examiner… pour finalement m’annoncer que le déclenchement n’est pas possible.
Je ressors épuisée et anxieuse. Comment pouvais-je envisager d’accoucher dans une maternité en laquelle je n’avais plus confiance ?
J-1 : entre peur, urgence et naissance miraculeuse
Les dernières heures avant un accouchement déclenché sont souvent pleines d’incertitude et d’émotions contradictoires. Le dimanche, je me réveille avec une angoisse sourde : mon bébé, habituellement si actif, ne bouge presque pas. J’essaie de le stimuler en buvant un verre d’eau, mais ses mouvements restent à peine perceptibles. Je décide alors de me reposer, espérant qu’il s’anime un peu plus. Mais après une longue sieste et un repas, aucun signe rassurant : mon bébé reste immobile. La peur m’envahit. J’appelle ma mère pour la prévenir que je me rends aux urgences maternité pour un contrôle.
Arrivée aux urgences de la maternité la plus proche, qui n’est pas celle ou je dois initialement accoucher, quel soulagement lorsque le monitoring affiche une activité cardiaque! Après une échographie de contrôle, le verdict tombe : le médecin diagnostique une souffrance fœtale. Au vu de mon terme (41 SA), il préfère déclencher l’accouchement immédiatement, la vie de mon bébé étant en danger.
On m’installe dans la salle de naissance et deux heures plus tard, à 21 heures, on me pose le gel de prostaglandines pour maturer le col et déclencher le travail. Je passe une nuit plutôt agréable malgré la douleur, et je réussis à dormir quelques heures.
Au petit matin, tout s’accélère : ma poche des eaux se rompt, les contractions, qui étaient jusqu’ici largement supportables, se sont intensifiées, et j’ai de plus en plus de mal à gérer la douleur. La sage-femme m’examine : je ne suis dilatée qu’à deux. Je me dit que s’il m’a fallu autant de temps pour gagner un doigt, j’en ai encore pour longtemps à souffrir. J’accepte donc sans réfléchir lorsque l’on me propose la péridurale. L’anesthésiste arrive à 10 heures, et après m’avoir hurlé dessus parce que je me suis allongée par terre au lieu de rester sur le lit, procède à la pose.
Ce que je ne savais pas, c’est que j’avais autant mal parce que le col se dilatait bien plus vite que prévu. Lorsque la sage-femme me réexamine, je suis déjà à huit centimètres. La péridurale n’a donc pas le temps d’agir. Les choses s’enchaînent très vite, et je suis installée pour la phase de poussée. Étant donné que le cœur de mon bébé ralentit, je suis accouchée par un gynécologue et un batterie d’étudiants en médecine venus assister à un accouchement avec ventouse.
À 11h14 mon fils est né, poussant un énorme cri. Le soulagement est immense. Après un petit tour en berceau chauffant et les examens de routine, j’ai pu donner la tétée de bienvenue à mon bébé.
Leçon de mon premier accouchement: écouter son instinct
En tant que future maman, nous avons un instinct qui nous prévient que quelque chose ne va pas. Ce sixième sens, souvent minimisé, peut littéralement sauver une vie. Si je n’avais pas décidé d’aller à la maternité ce jour-là, et surtout si je n’avais pas changé d’hôpital, je n’aurais peut-être pas eu la chance de tenir mon fils dans les bras.
Je n’ai donc qu’un seul conseil: n’ayez pas peur d’embêter les équipes soignantes, elles sont là pour prendre soin de vous et de votre bébé. Dans tous les cas, n’ignorez jamais votre intuition lorsque vous êtes enceinte. Au moindre doute, foncez à la maternité.
Et si vous n’êtes pas convaincue par le diagnostic, ou si au fond de vous vous savez que quelque chose en va pas alors que les médecins vous disent que tout va bien, n’hésitez pas à demander un second avis dans un autre hôpital, car il vaut mieux vaut consulter une fois de trop que de regretter de ne pas l’avoir fait.