4 choses à savoir sur l’allaitement : choisir ce qui est le mieux pour bébé et maman

L’allaitement maternel. Dans le monde (pas toujours) joyeux de la grossesse, c’est certainement l’une des choses qui fait couler le plus d’encre.

Avant la naissance, combien de mamans se sont posées la même question: vais-je allaiter mon enfant, ou le nourrir au biberon? Et là encore, en fonction de la réponse, plusieurs déclinaisons sont possibles: allaitement mixte? Allaitement exclusif? Tire-allaitement? Biberons de lait maternisé? Et en fonction du choix de la maman, chacun y va de son petit commentaire: si l’on choisit de donner le sein, bébé risque de ne pas assez être nourri; si on lui donne le biberon, on nous rappelle les préconisations de l’OMS selon lesquelles le lait maternel est ce qu’il y a de mieux pour bébé. Mais attention: si on allaite trop longtemps, alors c’est nous qui avons un problème, on refuse de voir notre enfant grandir et s’éloigner de nous.

J’ai moi-même fait les frais de ces nombreuses critiques (tu n’as pas assez de lait, ton lait n’est pas assez nourrissant,  tu le maternes trop, tu t’y prends mal pour allaiter, et j’en passe…), à chacune de mes grossesses. Personnellement, j’ai fait le choix d’un allaitement mixte, parce que je suis convaincue que c’est ce qu’il y a de plus complet pour un nourrisson: en plus d’être digeste, le lait maternel permet de transmettre une partie de l’immunité de la maman au bébé, et je trouve que c’est une belle façon de tisser un lien avec son bébé. En même temps, l’allaitement mixte enlève une certaine pression et permet une meilleure flexibilité dans les boires de bébé.

Seulement les choses ne se sont pas passées comme prévu, les trois fois. Tout d’abord, j’ai constaté que l’allaitement n’est pas automatique: la mise au sein peut être un échec, bébé peut avoir besoin d’un peu d’aide pour téter. Ce qui est dommage, c’est que pendant les cours de préparation à l’accouchement, il y ait si peu d’informations qui soient délivrées sur l’allaitement; selon moi cela éviterait beaucoup d’échec et de culpabilité chez les mamans.

Voici les 4 choses essentielles à savoir sur l’allaitement que j’ai découvertes à travers mes quatre histoires d’allaitement.

Sommaire

    L’allaitement n'est pas automatique : les défis de la mise au sein

    L’allaitement n’a rien d’automatique, comme j’ai pu l’apprendre à la naissance de mon premier enfant. En tant que future maman, j’étais remplie de bonnes intentions : du 100 % bio pour bébé, un accouchement sans péridurale et un allaitement exclusif, pour donner le meilleur à mon enfant. Mais la réalité de l’allaitement maternel est différente.

    Comme le liquide amniotique était teinté, mon bébé m’a été retiré juste après sa naissance pour quelques heures. Quand il m’a été rendu, j’avais tellement hâte de lui donner le sein, je pensais que bébé téterait directement! Seulement mon bébé n’a pas réussi à prendre le sein. Et comme j’étais primipare, j’ai eu droit à la pression de l’auxiliaire de puériculture qui m’a menacée de donner un biberon de lait à mon fils si je ne réussissais pas à le mettre rapidement au sein. Finalement il a eu droit à de la photothérapie, et donc pour éviter qu’il ne soit déshydraté, il a eu  du lait maternisé. En sortant de la maternité, j’ai continué ce système d’allaitement mixte, mais je voyais bien que mon fils préférait le biberon. Finalement, mon fils s’est sevré de lui-même à deux mois, préférant le biberon de lait.

    Pour ma deuxième, l’allaitement a été plutôt classique, même si comme pour mon aîné elle a eu de la photothérapie, donc des biberons de lait. En revanche, à la naissance de mon petit dernier, les choses se sont passées comme je les avais rêvées pour mon premier enfant; la mise en place de l’allaitement a certes été difficile, mais de fil en aiguille,on a réussi à passer d’un allaitement mixte à un allaitement exclusif

    De toute cette expérience, j’ai compris que l’allaitement n’est pas quelque chose d’automatique, et que cela demande un réel investissement physique, émotionnel et mental de la part de la maman, afin que tout se passe bien. D’une part, il faut savoir que la mise au sein peut être difficile pour bébé, car tous n’ont pas un réflexe de succion hyper développé comme on voudrait le croire. Certains arrivent à prendre le sein dès la naissance, pour d’autres, la mise au sein sera un peu plus longue. C’est là qu’on apprécie de trouver des professionnels de santé qui soient patients avec les jeunes mamans…

    D’autre part, de nombreux facteurs peuvent entrer en ligne de compte et perturber l’allaitement. Par exemple, une trop grande carence peut perturber la lactation, ou alors la prise de certains médicaments, qui, parce qu’ils passent dans le lait maternel, peuvent obliger à arrêter l’allaitement.

    Pour aider un peu, l’essentiel est de ne pas se mettre la pression. Bébé ressent le stress, et cela peut perturber la mise au sein. Détendez-vous et faites-vous confiance ainsi qu’à votre bébé, et les choses se mettront en place naturellement. Mon troisième bébé a eu beaucoup de mal à prendre le sein. J’ai cependant eu plus de temps et d’autonomie car je n’ai pas accouché à l’hôpital, et de surcroît, c’était mon troisième enfant. Du coup, j’ai pu faire plusieurs essais avant de réussir à mettre mon fils au sein. En fait, mon bébé était trop fatigué pour réussir à téter; il fallait juste attendre qu’il se repose un peu afin de retrouver quelques forces et réussir à prendre le sein.

    Ensuite, pour stimuler la lactation, il y a des choses que vous pouvez faire. Par exemple, manger des aliments galactogènes, comme les fruits à coque, si vous n’y êtes pas allergiques, ou la bière sans alcool (si vous être gourmande, le chocolat a également un effet galactogène). Cependant, le meilleur moyen d’entretenir sa lactation, outre le fait d’avoir une alimentation équilibrée, est de boire beaucoup d’eau.

    L'allaitement peut être douloureux

    Nos mères et nos grand-mères nous ont vendu du rêve, avec une maternité sans nuages, un accouchement des plus rapides, et un allaitement tellement facile. Balivernes. La maternité est loin d’être un long fleuve tranquille, et l’allaitement peut être un parcours semé d’embûches.

    D’abord, l’allaitement est extrêmement fatiguant, notamment si l’on allaite exclusivement. Je n’ai jamais été autant fatiguée que lorsque j’ai allaité exclusivement mon petit troisième.  L’une des solutions pour pallier cette fatigue est de bien s’alimenter, sans hésiter à prendre des compléments alimentaires si besoin. Si la fatigue vous paraît insurmontable, faites des analyses sanguines, il se peut que vous ayez une carence en fer.

    Si la fatigue n’a pas de cause médicale, essayez, pour un temps, de passer à un allaitement mixte en introduisant un biberon le matin ou le soir, afin de reprendre des forces. J’ai personnellement fait cela à la naissance de mon troisième. Ayant eu trois grossesses en quatre ans de mariage, en plus de tous les problèmes financiers que je devais affronter, j’ai mal vécu la fatigue due à l’allaitement et au manque de sommeil, mais je tenais à poursuivre l’allaitement. J’ai fini par lâcher prise et arrêter de me mettre la pression. J’ai acheté une boîte de lait maternisé, et je donnais un biberon à mon fils quand il avait vraiment faim et qu’il s’énervait au sein. Finalement j’ai pu reprendre des forces, et de fil en aiguille, on est repassés à un allaitement exclusif (je détaille tout ça ici).

    S’il n’y avait que la fatigue, mais l’allaitement peut être une grande source de douleurs. Entre les crevasses et les engorgements, on est servies! Mais avant tout, l’allaitement, au début, provoque des contractions! Après l’accouchement, l’utérus se contracte pour reprendre sa taille initiale. C’est ce qu’on appelle les tranchées post-partum. Au premier enfant, elles sont peu douloureuses, mais plus l’on a d’enfants, et plus elles se font sentir! J’ai moi même vraiment souffert des tranchées à mon troisième accouchement. Et ces tranchées sont aggravées par… l’allaitement!

    En plus des tranchées, le mamelon peut être fragilisé par des crevasses. En général, pour les éviter, les professionnels conseillent certaines positions pour mettre bébé au sein. Mais parfois, ça ne suffit pas. Dans mon cas, j’ai souffert pour mes deux derniers allaitements de douleurs aux mamelons. Le problème, c’est que mes bébés prenaient bien le sein et que la position d’allaitement était bonne. Ce qui a marché, c’est de mettre des bouts de sein les premiers jours, et de frotter mes mamelons avec une crème homéopathique au calendula (la crème Lansinoh à la lanoline est, je trouve, trop chère et peu efficace comparé à celle-ci). Si vous souhaitez allaiter, gardez juste en tête que ça peut être douloureux. Mais quand je vois la sérénité de mon bébé quand il est au sein, je me dis que ça vaut la peine de persévérer. Seulement si la douleur est trop insupportable, et ce malgré les conseils de professionnels, ne vous mettez pas la pression et écoutez-vous.

    L'allaitement ne s'apprend pas dans les livres

    Quand j’étais enceinte de mon premier enfant, je me suis documentée sur les sites internet et les blogs sur la grossesse, la maternité et l’allaitement. Et à écouter tout ce beau monde, il suffit de suivre leurs conseils pour que tout se passe au mieux. Ce que ces sites oublient, c’est qu’un bébé est un être humain. Or tout ce qui touche à l’humain n’est pas aussi prévisible qu’on le pense. Ainsi, on retrouve souvent l’information selon laquelle bébé mange toutes les deux heures. Allez dire ça à un nourrisson de quelques jours!

    Déjà, le lait maternel est très léger et se digère très vite. Et au début, il n’est pas très gras, pour s’adapter à l’estomac immature du nouveau-né. Ce qui fait que bébé a besoin de se nourrir très souvent; d’ailleurs, au moment de la montée de lait, il n’est pas rare que bébé reste « pendu » au sein toute la journée. On est bien loin des deux heures! Ce n’est que lorsque l’enfant grandit que le lait devient plus gras, et qu’il espace les tétées.

    En fait, en matière d’allaitement, c’est bébé qui décide, qui fait en fonction de ses besoins. Alors c’est vrai que ça peut être très frustrant puisque pendant qu’on allaite on ne fait pas autre chose, mais il faut savoir se montrer patiente, notamment dans les premiers mois de la vie de son enfant, car c’est là qu’il a le plus besoin de nous.

    Il en est de même pour les positions d’allaitement. Je me souviens, lors des cours de préparation à la naissance que j’ai suivi à ma première grossesse (ils ne m’ont pas servi à grand chose le jour J, du coup je n’y suis pas retournée pour mes grossesses suivantes), on nous avait montré un poster avec différentes positions pour allaiter: rugby, madone, et j’en passe… Et certaines paraissaient vraiment périlleuses! Au final quand je mets mon fils au sein, j’avoue que je ne sors pas mon équerre pour vérifier que mon bébé est bien positionné. Les deux seuls conseils pertinents m’ont été donnés après l’accouchement de mon troisième enfant: ventre contre ventre, et vérifier que le nez de bébé est dégagé. Et maintenant qu’il a quelques mois et qu’il grandit, il se positionne comme il veut, et la seule chose que je vérifie, c’est que son nez est bien dégagé!

    Laissez faire votre bébé et faites vous confiance: si vous avez mal, vous le sentirez et il vous suffit de rectifier la position. Le reste n’est que théorie, et tout ce que vous gagnerez, c’est de vous mettre une pression dont vous n’avez pas besoin en post-partum.

    L'allaitement est un voyage

    L’allaitement n’est jamais quelque chose de figé ou d’immuable. C’est un voyage durant lequel vous apprenez à vous attacher à votre bébé, à le connaître, à vous habituer à lui.Vous apprenez son langage, ses besoins, et au furet à mesure, vous tissez un lien qui fait de vous une famille.  Vous pouvez très bien opter pour un allaitement mixte pour faire participer le papa et l’inviter lui aussi à tisser un lien avec son enfant, ou tout simplement pour reprendre des forces. Vous devez faire vos choix en fonction de vous, de l’histoire que vous souhaitez écrire, et non pour vous conformer à la société.

    Ne laissez personne vous dicter ce que vous devez faire, vous risqueriez de le regretter, car les premiers mois d’un bébé sont tellement précieux, qu’il serait dommage d’en garder une part de regret parce que vous ne vous seriez pas fait confiance. Écoutez-vous, écoutez votre bébé, c’est le plus important.

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